Détenteur de comptes étrangers ? Vous devez les déclarer, sous peine de sanctions lourdes.

Rédigé par Marc Uzan - - 10 commentaires

 

IMPORTANT : les éléments d'informations donnés ci-après sont généraux. Pour une analyse de votre situation spécifique, consultez un avocat.

 

Que vous soyez une personne physique ou dirigeant d’une personne morale (société, association…), vous devez déclarer en même temps que les déclarations de revenus ou de résultats, les références des comptes bancaires ouverts à l'étranger.

 

Chaque compte bancaire doit faire l'objet d'une déclaration distincte.


De même, les personnes physiques domiciliées fiscalement en France qui souscrivent des contrats de capitalisation ou des placements de même nature, notamment des contrats d'assurance-vie, auprès d'organismes établis hors de France sont tenues de déclarer, sur papier libre, en même temps que leur déclaration de revenus, les références des contrats ou placements, la date d'effet et la durée de ces contrats ou placements, les opérations de remboursement ou de versement des primes effectuées au cours de l'année précédente et, le cas échéant, la valeur de rachat ou le montant du capital garanti, y compris sous forme de rente, au 1er janvier de l'année de la déclaration.

 

Le défaut de production de la déclaration emporte les conséquences suivantes :

 

-  le contrevenant encourt une amende forfaitaire de 1 500 €, par compte non déclaré ou, lorsque le compte ou le contrat est détenu dans un Etat ou territoire qui n'a pas conclu avec la France une convention d'assistance administrative permettant l'accès aux renseignements bancaires, à 10 000 €. Toutefois, une majoration de 80 % s'applique à tous les rappels d'impôt résultant du défaut de déclaration des comptes et contrats détenus à l'étrangers à l'exclusion de toute autre majoration ou amende forfaitaire. Le montant de cette majoration ne peut être inférieur au montant de l'amende forfaitaire qui aurait été appliquée en cas d'absence de rappels d'impositions.

 

-  les sommes, titres ou valeurs transférés à l'étranger ou en provenance de l'étranger par l'intermédiaire des comptes ou contrats non déclarés constituent, sauf preuve contraire, des revenus imposables ;

 

-  un délai spécial de reprise de 10 ans s’applique : le fisc peut remonter 10 années en arrière

 

Si vous n’avez déclaré vos comptes ne serait-ce qu’une année pendant les dix ans passés, l'administration peut demander aux personnes physiques de fournir dans un délai de soixante jours des informations ou justifications sur l'origine et les modalités d'acquisition des avoirs placés sur leurs comptes ou contrats dissimulés et, en l'absence de réponse, taxer d'office les revenus considérés aux droits de mutation à titre gratuit au taux de 60 %. Cela serait donc catastrophique. Evitez d'en arriver là en contactant très tôt un avocat fiscaliste.

En cas de réponse insuffisante, la taxation d'office ne peut intervenir que si, après mise en demeure de compléter cette réponse dans un délai de trente jours, il n'est pas satisfait à cette demande

 

QUELQUES PRECISIONS

Les comptes financiers détenus à l'étranger, adossés à un compte ouvert en France et destinés à réaliser des transactions en ligne (achats ou ventes de biens), n'ont pas à être déclarés, sauf ceux sur lesquels des encaissements liés à des ventes excèdent 10 000 € par an.

 

La taxation d'office pour défaut de réponse à une demande d'informations ou de justifications est mise en œuvre sur décision d'un agent ayant au moins le grade d'inspecteur divisionnaire, qui appose son visa sur la notification des bases imposées d'office. La taxation d'office a de lourdes conséquences, bien souvent évitables. L'assistance d'un avocat fiscaliste tôt dans la procédure permettra en général de ne pas en arriver là.


Les droits de mutation à titre gratuit sont assis sur la valeur la plus élevée connue de l'administration des avoirs du compte ou du contrat au cours des dix années précédant l'envoi de la demande d'informations ou de justifications, diminuée de la valeur des avoirs dont l'origine et les modalités d'acquisition ont été justifiées.

 

L’administration peut demander communication auprès de tiers des relevés de compte bancaires ou d'assurance-vie au titre desquels les obligations déclaratives ne sont pas satisfaites pour examiner ces comptes dans le cadre d'un simple contrôle sur pièces. Elle peut examiner dans les mêmes conditions les relevés qui lui sont spontanément transmis par des tiers.

 

Les personnes physiques qui n'ont pas déclaré les avoirs qu'elles détiennent à l'étranger (comptes bancaires, contrats d'assurance-vie, biens ou droits en trust) peuvent bénéficier d'un dispositif administratif de régularisation spontanée, leur permettant d'obtenir, par voie de transaction, une atténuation des pénalités visées ci-dessus.

 

CONCLUSION

Si vous n’avez pas déclaré certains de vos comptes étrangers, vous encourez, en cas de détection par l’administration fiscale, des sanctions lourdes.

Cependant, il existe en général des solutions d’amont, notamment celle de la régularisation spontanée.

Chaque situation étant unique, il convient d’évaluer, au cas par cas, quelles situations nécessitent clairement la mise en place d’une telle procédure.

Contactez nous pour faire le point sur votre situation spécifique.

 

 

 

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compte étranger

10 commentaires

#1  - PatBE a dit :

La convention franciobelge contient une clause d'assistance, on m'a indiqué que je devais malgré tout déclarer les comptes que je possède à Bruxelles, est-ce vrai?

#2  - USA a dit :

Bonjour je ne crois pas que cela concerne les USA, si??

#3  - Confidentiel a dit :

En effet je pensais à contacter un avocat depuis longtemps car cela est stressant même si je ne ai rien à me reprocher car les fonds sont officiels.

#4  - Kpm a dit :

Les groupes de sociétés ayant des filiales avec comptes étrangers sont ils concernés ? Merci Maître.

#5  - TH a dit :

Bonjour Monsieur j'ai pris contact via le formulaire merci de revenir vers moi Rapidement

#6  - Raph a dit :

Je suis concerné sur Israël où les banques commencent à mettre la pression

#7  - Frontalulu a dit :

Bonsoir Maître

la situation concernant la détention de comptes bancaires étranger peut devenir un cauchemar pour les frontaliers, du côté des frontaliers du Luxembourg la situation a pour certains dégénéré

https://www.lesfrontaliers.lu/forum/fiscalite/compte-bancaire-a-letranger/paged/12/

Sachant que les frontaliers du Luxembourg ont pour différentes raisons pratiques, un compte courant, un compte épargne, la plupart du temps avec très peu d'épargne dessus.

Ainsi que pour des raisons de déductions fiscales sur les revenus provenant du Luxembourg, une assurance vie, une assurance pension complémentaire Lux qui semble être assimilé à une assurance vie par le fisc, un plan épargne logement lux car le même produit français n'est pas reconnu par le Luxembourg. Cela fait beaucoup de 3916 !



Ce qui de fait peut amener un couple à devoir facilement déclarer 6-8 comptes bancaires et 4 assurances vie.

Les frontaliers se voient d’une manière disproportionnée exposer à un risque d’amende, les redressements il n’y en quasiment jamais au vu des montants quasi nul de revenus non déclaré voir nul. Les amendes dépassent souvent les montants se trouvant ces comptes.

Comment un état de droit peut accepter ce genre de situation disproportionné à l’égard de personnes gagnant le smic au Luxembourg en tant que caissière et se retrouvant avec des amendes de 12.000€ sur un compte qui n’aura abrité que le salaire…

Le fisc ne semble d’ailleurs en aucun cas admettre dans ces cas la possibilité de mettre une amende pour les comptes de la même racine L

Personnellement je pense que l’utilisation de ces amendes à quelque peu dévier la raison pour laquelle elles avaient été mis en place.



Ne pensez-vous que le législateur devrait revoir cette situation qui mène à des situations incroyables, mais vraie et une injustice insupportable car les contribuables aisés qui avaient des comptes bien garnis se sont pris en terme de proportion des sanctions ridiculement peu élever en comparaison des frontaliers.

Merci

#8  - Marc Uzan a dit :

En effet, dans les cas que vous évoquez, ces amendes constituent trop souvent des sanctions totalement disproportionnées.
La situation des frontaliers est en effet spécifique et la non déclaration de comptes étrangers relèvent, bien souvent, pour ne pas dire quasi systématiquement, d'un manque de connaissance sur leurs obligations, et non d'une volonté de dissimuler des comptes au fisc français. Comptes qui, comme vous le rappelez, ont souvent des soldes peu élevés.
La mise en place de cette obligation de déclaration de comptes étrangers visait des situations de manquement délibéré voire de fraude fiscale.
Certains Services des impôts font parfois preuve de flexibilité et acceptent de réduire le montant des amendes. D'autres Services adoptent parfois une position trop stricte et le montant total des amendes peut alors être disproportionné en comparaison avec les sommes en comptes.
En cas de régularisation spontanée par le contribuable, l'administration fiscale fait cependant assez souvent preuve de clémence, et accepte par exemple assez régulièrement de ramener à une seule amende l'ensemble des comptes détenus dans une même banque.
Il serait en effet opportun que le législateur se saisisse de cette question pour l'adapter aux cas qui ne constituent pas des manquements délibérés ou des fraudes.

#9  - Patrick a dit :

Bonjour Maître,
Dans différents articles, j'ai vu que les jugements concernant des comptes non déclarés avec fraude fiscale étaient publiés (il s'agissait notamment de compléter la peine par la publicité) ; j'ai été sur le site de l'Administration fiscale et je n'ai pas trouvé de lien vers ces jugements. Auriez-vous par hasard u lien ?
Merci à vous.

#10  - Marc Uzan a dit :

Je ne connais malheureusement pas le lien.

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